(...) Les plus grands éléments de la Nature sont, je crois, les plus agréables à contempler; et, après la voûte des Cieux, les espaces immenses de l'éther et l'admirable vision des étoiles, il n'est rien qui réjouisse davantage mes yeux et mon âme que le vaste Océan et les hautes montagnes de la Terre. Celles-ci, comme celui-là, ont je ne sais quoi de grandiose et d'auguste, qui inspire à l'esprit de magnifiques émotions et méditations. Alors, spontanément, la pensée s'élève, pour le vénérer, vers le suprême Auteur et Créateur des choses; et nous reconnaissons avec joie que notre esprit, qui contemple cette grandeur, n'est point si petit. Tout ce qui recèle ne fût-ce qu'une ombre d'Infini, emplissent nos sens pour que nous puissions aisément comprendre, répandent en notre âme une sorte d'agréable stupeur. (...)
© Thoma Burnet, repris p. 284 in Umberto Eco, Histoire de la Beauté, Paris, Flammarion, Groupe Madrigall, 2010.© Umberto Eco

© Karl Friedrich Schinkel, The Gate In The Rocks, huile sur toile, 74 x 48 cm, 1818, Berlin, Alte Nationalgalerie.
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